La 58e session du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies s’est tenue du 24 février au 4 avril 2025. La crise de liquidité persistante à laquelle font face les Nations Unies continue d’affecter gravement le fonctionnement du Conseil, imposant une charge supplémentaire considérable aux organisations de la société civile, notamment en ce qui concerne l’accès aux modalités hybrides et l’organisation d’événements parallèles. Le Bureau des Nations Unies à Genève facture désormais aux organisations de la société civile l’utilisation des cabines d’interprétation pour les événements parallèles, ainsi que toute modalité hybride, y compris Webex.

Vous trouverez ci-dessous des informations sur certains des éléments clés liés aux droits sexuels :

 

Actualités à la une

Le monde dans lequel nous vivons semble à l’aube de bouleversements majeurs, comme en témoignent les récents développements au sein des instances internationales, à commencer par la 58e session du Conseil des droits de l’homme. Les annonces de réductions de l’aide aux gouvernements comme à la société civile ont eu un impact profond sur l’ONU, déjà fragilisée par des difficultés de trésorerie, des défis financiers et ses propres coupes budgétaires. Les impacts sur la société civile restent mal cernés par bien des institutions et organisations non gouvernementales, pourtant contraintes de parer au plus urgent avant de pouvoir se projeter sur le long terme. Les organisations internationales et leurs partenaires doivent relever le défi de rester « pertinentes et porteuses de sens » : une question à laquelle seules les personnes concernées et les plus directement touchées peuvent répondre. Les positions réactionnaires et le plaidoyer conventionnel se sont révélés incapables de combler le vide abyssal de la crise de crédibilité. Alors que la session du CDH coïncidait avec le 30eᵉ anniversaire du Programme d’action de Beijing, les organisations féministes ont le devoir de raviver la mémoire des luttes, de la solidarité transnationale et de l’action collective qui ont rendu possible son adoption. Il nous faut dépasser les solidarités de façade, cloisonnées et marchandes, pour bâtir des alliances enracinées et résolument politiques. Pour nombre d’entre nous qui travaillons avec ces institutions, le véritable enjeu est de passer des mots aux actes. Nous devons nous rendre compte que, contrairement aux États qui ferment leurs frontières et renforcent leurs politiques racistes, misogynes et xénophobes, la société civile doit continuer à défendre avec conviction ses valeurs fondamentales. Il est essentiel de mettre en lumière les liens étroits entre l’architecture macroéconomique et les droits humains. Sexualité et genre ne peuvent être pensés indépendamment des réalités matérielles, et l’autodétermination, qu’elle soit individuelle ou collective, ne doit jamais dépendre de conditions financières, sociales ou coloniales. 

 

Lutter contre la mortalité et la morbidité maternelles évitables : une approche intersectionnelle et systémique

Événement parallèle organisé par SRI lors de la 58e session du CDH, en collaboration avec l’Association pour les droits des femmes dans le développement (AWID), l’International Dalit Solidarity Network, Frontline AIDS, le Partenariat pour la santé de la mère, du nouveau-né et de l’enfant (PMNCH), Women Deliver, la Fédération internationale pour la planification familiale (IPPF), ILGA, le Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA) et le Center for Reproductive Rights.

Une étude de l’OMS, publiée en 2023, montre qu’entre 2016 et 2020, la mortalité et la morbidité maternelles (MMM) ont stagné, voire augmenté, dans la plupart des régions du monde, malgré les engagements internationaux visant à les réduire. Selon l’OMS, en 2020, environ 287 000 femmes ont perdu la vie pendant la grossesse ou l’accouchement, la majorité dans des pays à revenu faible ou intermédiaire. Dans le contexte actuel, le sous-financement chronique des systèmes de santé, en particulier dans les communautés marginalisées, se traduit par des infrastructures inadéquates, une pénurie de personnel qualifié et un accès limité aux services essentiels.

Nos intervenant·e·s ont souligné l’importance d’une approche fondée sur les droits humains pour prévenir et éliminer la mortalité et la morbidité maternelles. Cette approche doit impérativement prendre en compte les facteurs structurels et systémiques, l’état des systèmes de santé, ainsi que les programmes en matière de santé des femmes et des filles, y compris les droits et la santé sexuels et reproductifs.

Regarder des extraits des interventions ici et ici.

 

Résolutions liées aux droits sexuels

 

Question de la mise en œuvre, dans tous les pays, des droits économiques, sociaux et culturels – A/HRC/58/L.7

Portée par le Portugal et coparrainée par 36 autres pays au 3 avril 2025. Cette résolution a été adoptée par consensus.

Cette résolution est centrée sur la mise en œuvre des droits économiques, sociaux et culturels à l’échelle mondiale, en soulignant leur interdépendance avec le développement durable. Elle reconnaît également le rôle de l’Agenda 2030 pour le développement durable et de divers accords internationaux, notamment le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels. Elle souligne l’importance de garantir l’accès à la protection sociale, à des services publics de qualité et à des politiques économiques équitables afin de promouvoir la dignité humaine et de réduire les inégalités, en particulier pour les groupes marginalisés.

Elle insiste également sur la nécessité d’une réforme du système financier international pour combler le déficit de financement des Objectifs de développement durable (ODD), en particulier dans les pays en développement. Elle attire l’attention sur les perturbations économiques, les effets du changement climatique et le poids insoutenable de la dette, qui entravent la réalisation des droits économiques, sociaux et culturels. La résolution invite les États à adopter des politiques fiscales équitables, à lutter contre les flux financiers illicites et à mobiliser les ressources publiques pour financer un développement véritablement durable. Elle appelle également à renforcer les cadres juridiques, à étendre la protection sociale et à garantir la redevabilité à travers des mécanismes nationaux et internationaux. Elle recommande également la production de rapports et d’études pour évaluer les avancées et guider les actions à venir.

Un amendement a été présenté par la Russie, la Biélorussie, la République populaire démocratique de Corée, l’Érythrée, l’Iran, le Venezuela et le Zimbabwe. Cet amendement demandait l’insertion d’un langage exhortant les États à s’abstenir de promulguer ou d’appliquer des mesures économiques, financières ou commerciales unilatérales non conformes au droit international. Il a été rejeté par 24 voix contre, 9 en faveur et 13 abstentions.

Regardez la discussion et l’adoption.

 

Personnes défenseures des droits humains et technologies émergentes : protéger les personnes défenseures des droits humains, y compris les femmes défenseures, à l’ère numérique – A/HRC/58/L.27, tel que révisé oralement

Portée par la Norvège et coparrainée par 65 autres pays au 4 avril 2025. Cette résolution a été adoptée par consensus.

Cette résolution porte sur la protection des défenseur·e·s des droits humains (DDH), en particulier des femmes DDH, à l’ère numérique. Elle souligne le double rôle des nouvelles technologies : elles permettent de renforcer le travail des DDH, tout en les exposant à des risques accrus tels que la surveillance, le piratage, le harcèlement en ligne ou encore les coupures d’Internet. Elle condamne les violences, les actes d’intimidation et les pratiques discriminatoires à l’encontre des personnes défenseures, en ligne comme hors ligne, et appelle les États à garantir l’obligation de rendre des comptes, à respecter le droit international des droits humains et à créer des environnements sûrs pour les personnes défenseures. Le texte insiste sur l’importance d’un accès universel au numérique, de mécanismes de prévention des abus liés aux technologies, tels que l’IA et les logiciels espions, et de mesures tenant compte du genre pour faire face aux violences en ligne, qui touchent de manière disproportionnée les femmes et les filles.

La résolution exhorte les États à réduire les inégalités numériques, à promouvoir des outils de chiffrement et d’anonymat, et à s’abstenir de toute action limitant l’accès à Internet susceptible d’entraver le travail des DDH. Elle rappelle également la responsabilité des entreprises, en particulier du secteur technologique, de respecter les droits humains et de faire preuve de diligence raisonnable. La résolution demande également au Haut-Commissaire aux droits de l’homme d’organiser des ateliers régionaux et de rédiger un rapport sur les risques que posent les technologies numériques pour les personnes défenseures, avec des recommandations pour atténuer ces risques.

Au total, 4 amendements ont été présentés. L’un des amendements proposés a été retiré, et les trois autres ont été rejetés par vote. Les amendements sont présentés ci-dessous :

  • Présenté par la Russie et coparrainé par la Chine, cet amendement proposait d’ajouter une disposition précisant que les droits des personnes défenseures des droits humains peuvent être restreints, conformément au droit international, lorsque cela est nécessaire pour protéger les droits d’autrui, l’ordre public, la moralité ou le bien-être démocratique. Il a été retiré avant le vote.
  • Présenté par la Russie et coparrainé par la Chine, cet amendement proposait d’insérer dans l’ensemble du texte une référence à la « criminalisation pour des activités légitimes ». Il a été rejeté par 26 voix contre, 4 en faveur et 15 abstentions.
  • Présenté par la Russie et coparrainé par la Chine, cet amendement proposait d’ajouter un paragraphe soulignant que le ou la titulaire du mandat doit exercer ses fonctions conformément au Paquet institutionnel du Conseil des droits de l’homme et au Code de conduite applicable aux titulaires de mandat au titre des procédures spéciales. Il a été rejeté par 23 voix contre, 10 en faveur et 14 abstentions.
  • Présenté par la Russie et coparrainé par la Chine, cet amendement proposait d’insérer des références aux « mesures économiques, financières ou commerciales unilatérales ou à toute autre mesure ». Il a été rejeté par 24 voix contre, 7 en faveur et 15 abstentions.

Regardez la discussion et l’adoption.

 

Femmes, diplomatie et droits humains – A/HRC/58/L.15

Portée par le Maroc, le Chili, les Maldives, l’île Maurice, le Mexique, la Slovénie et l’Espagne, et coparrainée par 87 autres pays au 3 avril 2025. Cette résolution a été adoptée par consensus.

Cette résolution vise à faire progresser l’égalité de genre dans le domaine diplomatique en promouvant la participation réelle, équitable et influente des femmes aux processus décisionnels internationaux. Elle met en lumière les obstacles systémiques persistants à la représentation des femmes dans la diplomatie et les forums multilatéraux, et réaffirme les engagements pris dans le cadre d’instruments clés tels que la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes et la Déclaration de Beijing. Elle exhorte les États et les organisations internationales à garantir la participation sûre et équitable des femmes à tous les niveaux de la diplomatie, y compris au sein du système des Nations Unies, et à s’attaquer à des problèmes tels que le harcèlement sexuel et les violences numériques. Le texte encourage la collecte de données, le plaidoyer pour les rôles de leadership et les politiques multisectorielles pour démanteler les barrières structurelles. Elle commémore également la Journée internationale des femmes en diplomatie (24 juin) à travers l’organisation de tables rondes lors des sessions du Conseil des droits de l’homme.

Regardez la discussion et l’adoption.

 

Autres résolutions importantes

  • Les effets négatifs des mesures coercitives unilatérales sur la jouissance des droits humains (Ouganda au nom du Mouvement des pays non alignés) – A/HRC/58/L.1.
  • Effets de la dette extérieure et d’autres obligations financières internationales des États sur la pleine jouissance de tous les droits humains, en particulier les droits économiques, sociaux et culturels (Cuba) A/HRC/58/L.14
  • Droits humains, démocratie et État de droit (Roumanie, le Maroc, la Norvège, le Pérou, la République de Corée et la Tunisie) – A/HRC/58/L.17/Rev.1
  • Groupe de travail intergouvernemental à composition non limitée chargé de l’élaboration d’un instrument juridiquement contraignant sur la promotion et la protection des droits humains des personnes âgées (Argentine, Brésil, Gambie, Philippines et Slovénie) A/HRC/58/L.24/Rev.1
  • Mandat du Rapporteur spécial sur le droit à l’alimentation (Cuba) – A/HRC/58/L.12
  • Droits humains, démocratie et État de droit (Roumanie, Maroc, la Norvège, le Pérou, la République de Corée et la Tunisie) — A/HRC/58/L.26/Rev.1
  • Mandat du Rapporteur spécial sur la promotion et la protection des droits humains et des libertés fondamentales dans la lutte contre le terrorisme (Mexique) – A/HRC/58/L.29

 

Discussions liées aux droits sexuels

Débat thématique annuel de haut niveau sur l’intégration des droits humains

Thème : Trentième anniversaire de la Déclaration et du Programme d’action de Beijing

Ce débat thématique a réuni des représentant·e·s de haut niveau des agences onusiennes, des États membres et d’autres parties prenantes, afin de marquer le 30e anniversaire de la Quatrième Conférence mondiale sur les femmes et l’adoption de la Déclaration et de la Programme d’action de Beijing. La discussion a servi de plateforme pour réaffirmer l’importance des engagements pris à Beijing. Les participant·e·s ont dressé un bilan des progrès accomplis au cours des trois dernières décennies, discuté de la portée actuelle de ce document face aux défis persistants et émergents, et exploré des pistes pour accélérer les avancées vers une égalité de genre réelle et le respect des droits humains pour toutes les femmes et les filles.

Regardez le débat sur l’UN Web TV. Le SRI a présenté une déclaration conjointe lors de ce débat thématique, que vous pouvez regarder ici.

 

Débat thématique sur la mise en œuvre des droits humains dans le maintien et le renforcement des acquis de la riposte au VIH, sans laisser personne de côté.

Le débat a permis de partager les réussites, les réformes et les bonnes pratiques visant à renforcer des ripostes durables au VIH, tout en mettant en lumière les mesures clés liées au financement, aux investissements et au renforcement des capacités, en particulier dans les contextes de transition. Le débat a également exploré les moyens de mobiliser des approches et des technologies innovantes afin de garantir un accès équitable et abordable aux services liés au VIH. Il a également permis d’examiner les défis intersectionnels en matière de protection des droits humains dans le cadre de la riposte au VIH, avec une attention particulière portée aux populations clés, aux femmes et aux filles. Le débat a par ailleurs insisté sur le renforcement des partenariats, de la coordination et de la collaboration afin d’améliorer l’efficacité à long terme des stratégies de riposte au VIH.

Regardez le débat sur l’UN Web TV. Le SRI a présenté une déclaration lors de ce débat thématique, que vous pouvez regarder ici.

 

Déclarations orales du SRI

  • Déclaration du SRI dans le cadre du dialogue interactif avec l’Experte indépendante sur la dette extérieure, en commentant son rapport sur l’état des lieux du financement de l’action climatique, de la dette, de la fiscalité, des flux financiers illicites et des droits humains. Regardez le dialogue interactif ainsi que notre déclaration sur l’UN Web TV.
  • Déclaration du SRI dans le cadre du débat thématique sur la mise en œuvre des droits humains dans le maintien et le renforcement des acquis de la riposte au VIH, en veillant à inclure toutes et tous. Regardez le débat thématique ainsi que notre déclaration sur l’UN Web TV.

Déclarations conjointes orales

  • Déclaration conjointe avec l’Association pour les droits des femmes dans le développement (AWID), la Ligue internationale des femmes pour la paix et la liberté (LIFPL), l’Association internationale lesbienne, gay, bisexuelle, trans et intersexe (ILGA World) et l’organisation Women Deliver, à l’occasion du débat thématique de haut niveau annuel sur l’intégration des droits humains : Trentième anniversaire de la Déclaration et du Programme d’action de Beijing. Regardez la déclaration sur l’UN Web TV.
  • Déclaration conjointe avec Action Canada pour la santé et les droits sexuels, YWCA Hamilton et la clinique Barbra Schlifer, lors du dialogue interactif avec le Rapporteur spécial sur le logement, en réaction à son rapport sur une approche juste face à la crise mondiale du logement et à la situation des personnes migrantes. Regardez le dialogue sur l’UN Web TV.
  • Deux déclarations conjointes dans le cadre du dialogue interactif avec la Rapporteuse spéciale sur les droits des personnes handicapées, en réaction à son rapport sur « Trente ans de mise en œuvre de la Déclaration et du Programme d’action de Beijing : son potentiel pour les femmes et les filles en situation de handicap ».
    • Déclaration conjointe avec Rising Flame, CREA, Women Enabled International, Deaf Women Included et Diverse Empowerment Foundation
    • Déclaration conjointe avec Women Gaining Ground Consortium, Women Enabled International, Deaf Women Included and Triumph Mental Health Support
  • Déclaration conjointe avec la campagne #EmptyChairs, le Service international pour les droits de l’homme (SIDH), ILGA World et la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH) lors du débat général au titre du point 5 (organes et mécanismes des droits humains), en réaction aux rapports sur les travaux des procédures spéciales présentés par la présidente du Comité de coordination des procédures spéciales. Regardez la présentation de la présidente et la déclaration conjointe sur l’UN Web TV.
  • Déclaration conjointe avec ILGA World, Women Deliver, COC Nederland, la Ligue internationale des femmes pour la paix et la liberté (WILPF) et la Fédération internationale pour la planification familiale (IPPF) lors du débat général au titre du point 8 (Déclaration et Programme d’action de Vienne), portant sur les dimensions liées aux droits humains des politiques d’austérité promues par les institutions financières internationales et de l’architecture de la dette internationale. Regardez la déclaration sur l’UN Web TV.
  • Déclaration conjointe avec la Ligue internationale des femmes pour la paix et la liberté (WILPF), ALTSEAN-Burma, le Center for Reproductive Rights, Franciscans International, ILGA World, le Service international pour les droits de l’homme (SIDH), la MenEngage Global Alliance et Women Deliver, à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes 2025. Regardez la déclaration sur l’UN Web TV.
  • Conclusion de l’EPU concernant l’Albanie : déclaration conjointe avec le Gender Alliance for Development Center. Regardez l’adoption.
  • Conclusion de l’EPU du Costa Rica : déclaration conjointe avec l’Asociación La Sala. Regardez l’adoption.
  • Conclusion de l’EPU de l’Éthiopie : déclaration conjointe avec SRHR Africa Trust, Plan International et le Forum des éducatrices africaines (FAWE). Regardez l’adoption.
  • Conclusion de l’EPU de la République démocratique du Congo : déclaration conjointe avec l’Alliance internationale des jeunes pour la planification familiale – RDC. Regardez l’adoption.

 

Conclusions de l’EPU

La 58e session a également entériné les conclusions relatives aux pays examinés lors de la 47e session du Groupe de travail sur l’Examen périodique universel, qui s’est tenue du 4 au 15 novembre 2024. Le Conseil a adopté 13 conclusions issues des examens des pays suivants : Norvège, Albanie, République démocratique du Congo, Côte d’Ivoire, Portugal, Bhoutan, Dominique, République populaire démocratique de Corée, Brunei Darussalam, Costa Rica, Guinée équatoriale, Éthiopie et Qatar. Le Nicaragua, bien qu’ayant été examiné, n’a pas vu ses conclusions adoptées en raison de son retrait du Conseil des droits de l’homme. Le Bureau du Conseil des droits de l’homme a proposé la décision orale suivante à examiner :

Le Conseil (i) appelle le Nicaragua à reprendre sa coopération avec le mécanisme de l’EPU ; (ii) demande au Président du Conseil des droits de l’homme de prendre toutes les mesures appropriées, conformément à son mandat, pour encourager le Nicaragua à reprendre cette coopération ; (iii) demande également au Président de faire rapport au Conseil sur les résultats de ses efforts lors de la 59e session, et si nécessaire, lors de la 60e session ; (iv) décide de reporter l’examen et l’adoption des conclusions de l’EPU concernant le Nicaragua à la 60e session, tout en laissant la possibilité de l’inscrire à un ordre du jour antérieur si le Nicaragua venait à reprendre sa coopération.

Le Conseil a adopté cette décision par consensus.

Le SRI a collaboré avec des organisations et des militant·e·s à la rédaction de rapports dans le cadre des examens de l’EPU concernant l’Albanie, le Bhoutan, le Costa Rica, la République démocratique du Congo, l’Éthiopie et le Nicaragua.

Nous avons fait une déclaration conjointe avec le Gender Alliance for Development Center lors de l’adoption des conclusions de l’EPU concernant l’Albanie. Regardez l’adoption ici. Nous avons également fait une déclaration conjointe avec l’Asociación La Sala lors de l’adoption des conclusions de l’EPU concernant le Costa Rica. Regardez l’adoption. Nous avons aussi fait une déclaration conjointe lors de l’adoption des conclusions de l’EPU concernant l’Éthiopie. Nous avons également présenté une déclaration conjointe avec l’Alliance internationale des jeunes pour la planification familiale – RDC (International Youth Alliance for Family Planning – DRC) lors de l’adoption des conclusions de l’EPU concernant la République démocratique du Congo.

 

Événements parallèles de la SRI

Lutter contre la mortalité et la morbidité maternelles évitables : une approche intersectionnelle et systémique

La mortalité et la morbidité maternelles restent des enjeux sanitaires mondiaux majeurs, avec environ 287 000 décès annuels – dont une immense majorité évitable. Les inégalités structurelles, racisme systémique, castéisme, discriminations de genre et disparités socio-économiques, aggravent les taux de mortalité et morbidité maternelles, frappant de façon disproportionnée les populations marginalisées. Une approche intersectionnelle est indispensable pour concevoir des réponses efficaces à la mortalité et morbidité maternelles. Elle permet de reconnaître et combattre l’imbrication complexe des facteurs systémiques à l’origine de ces crises sanitaires. Une approche systémique de la santé, qui renforce les infrastructures sanitaires, garantit un accès équitable à des services de qualité, promeut la collaboration intersectorielle, implique activement les communautés et établit des mécanismes de redevabilité, est indispensable. Elle constitue le socle nécessaire pour que tous les secteurs dispensent des services universels et non discriminants. Cette approche reconnaît la santé comme une pièce d’un puzzle plus large – et non comme un droit isolé, détaché des autres conditions nécessaires à une vie digne.

Les enjeux de santé mondiale sont radicalement façonnés par les rapports de pouvoir politiques et économiques. Par exemple, la multiplication des initiatives mondiales de santé pilotées par les priorités des bailleurs – et soumises à leurs conditionnalités – a aggravé la fragmentation des systèmes de santé. Résultat : incohérences politiques et de collecte de données, chaînes d’approvisionnement parallèles et inefficaces, et manque de redevabilité. Ces dynamiques sapent toute possibilité de construire des systèmes de santé résilients et intégrés, capables de lutter équitablement contre la mortalité et morbidité maternelles évitables. Dans plusieurs pays du Sud, ces défis s’aggravent sous l’effet des programmes d’ajustement structurel et des mesures d’austérité imposées par les institutions financières internationales. Ces politiques entraînent un désengagement financier des services publics de santé, avec des conséquences particulièrement dévastatrices pour les soins de santé maternelle. Par exemple, les mesures d’austérité ont aggravé la pénurie de personnel soignant et creusé les inégalités dans sa répartition entre pays à revenus élevés et pays à faibles revenus.

Cet événement parallèle a décortiqué ces enjeux sous l’angle intersectionnel, en révélant comment le racisme systémique, le castéisme et les inégalités socio-économiques perpétuent les injustices sanitaires.

Intervenant·e·s

  • Rajat Khosla, Directeur exécutif du Partenariat pour la santé de la mère, du nouveau-né et de l’enfant (PMNCH)
  • Nomtika Mjwana, responsable du plaidoyer pour les droits humains à Frontline AIDS
  • Émeline Dupuis, Conseillère en plaidoyer à l’Initiative pour les droits sexuels (SRI)

Modéré par Umyra Ahmad, AWID

 

Mettre fin au sida pour tou·te·s : le rôle central des droits humains dans une réponse durable et équitable

Les récentes coupes dans l’aide internationale, notamment sur les financements clés, ont gravement affecté les communautés vivant avec le VIH, limitant leur accès aux soins et traitements essentiels. Cette situation a aggravé les inégalités, particulièrement dans les pays à revenu faible et intermédiaire.

L’humanité affronte une crise planétaire sans précédent. Malgré des progrès majeurs, nous risquons une régression, face à une menace sanitaire mondiale grandissante. Les ressources de la société civile s’amenuisent, les protections des droits humains sont menacées, et les investissements nécessaires pour atteindre les ODD – notamment mettre fin au sida – restent insuffisants.

Les lois criminalisantes et la stigmatisation généralisée dissuadent ces groupes d’accéder aux services et protections nécessaires pour se prémunir contre le VIH, ainsi que leurs partenaires et communautés. Les inégalités de genre, tout comme les violations des droits humains ciblant les populations clés, sapent également toute réponse durable au VIH. Il ne s’agit pas de problèmes théoriques, mais de barrières bien réelles qui alimentent l’épidémie.

Co-organisé par ILGA World, Frontline AIDS, la Communauté internationale des femmes vivant avec le VIH (ICW) et la Sexual Rights Initiative (SRI), avec le soutien des missions permanentes de la Colombie, du Brésil et du Portugal, cet événement parallèle a tracé une voie à suivre pour les gouvernements, les agences onusiennes et la société civile afin de garantir une réponse durable au VIH fondée sur les droits humains.

Intervenant·e·s :

  • Christine Stegling, UNAIDS
  • Melody Seherrie, Gender DynamiX
  • Keren Dunaway, International Community of Women Living with HIV (ICW)           

Modératrice : Nomtika Mjwana, Frontline AIDS

Regardez l’enregistrement : https://youtu.be/pMvgDsCMT1I?si=1-7rHLe6DPYZhaBD

Soumis par Caroline le