Inscrivez-vous dès maintenant : 27 octobre: Conversations SRI : Mesures économiques coercitives et punitives et droits sexuels
Joignez-vous à nous pour cette pour cette passionnante série de trois conversations sur l'économie politique des droits sexuels. Ces discussions stimulantes explorent la manière dont la macroéconomie affecte profondément les droits sexuels et partagent des idées sur des stratégies efficaces pour relever ces défis dans le cadre de l'activisme pour la justice sociale, y compris le plaidoyer dans les espaces des droits humains de l'ONU. En rassemblant un groupe diversifié d'activistes, d'universitaires et de militant∙e∙s, cette série de conversations virtuelles vise à créer une collaboration entre les mouvements et des partenariats mondiaux.
Notre deuxième conversation portera sur le thème suivant : Les mesures économiques coercitives et punitives et leur impact sur les droits sexuels et reproductifs.
Rejoignez-nous pour cet excitant événement en ligne le 27 octobre 2023 de 15h00 à 16h30 CET.
Intervenantes:
Modératrice: Dipika Nath
Panelistes:
- Nana Abuelsoud, EIPR and Programs and Advocacy Coordinator, RESURJ:
- María Luisa Peralta, Akãhatã
- Niyanthini Kadirgamar, Feminist Collective for Economic Justice, Sri Lanka
L'interprétation en espagnol et en français sera disponible.
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Contexte
Entre 2001 et 2021, les États-Unis ont augmenté leur recours aux sanctions de 933 %. De leur propre aveu, les sanctions économiques et financières sont l'outil de "premier recours" des États-Unis dans la poursuite de leurs objectifs de politique étrangère et de sécurité nationale. Le gouvernement américain est l'un des plus grands coupables de l'utilisation de la coercition économique pour maintenir sa domination mondiale (il a imposé deux tiers de toutes les sanctions depuis les années 1990), mais il est loin d'être le seul état à le faire; l'Union européenne et le Royaume-Uni s'appuient également sur leur pouvoir économique pour exercer une pression coercitive par le biais de sanctions et d'autres moyens.
Les états ne sont pas les seules entités à imposer des sanctions ; outre l'UE, d'autres organismes multinationaux tels que l'ONU et l'OSCE utilisent également des mesures coercitives pour punir des individus, des groupes et des états entiers (presque exclusivement dans le Sud) et s'en assurer des avantages.
Outre les sanctions économiques (souvent justifiées par des préoccupations relatives aux droits de humains, au terrorisme ou à la menace nucléaire), les pratiques économiques coercitives comprennent les embargos commerciaux, les mécanismes d'endettement prédateurs, les mesures d'austérité, l'ajustement structurel et la privatisation, l'extractivisme, les "putschs en douceur", les accords commerciaux bilatéraux et multilatéraux inéquitables, les règles fiscales internationales imposées par l'OCDE qui permettent l'abus fiscal, et la conditionnalité de l'aide.
Le recours à des mécanismes coercitifs pour punir ou discipliner un état considéré comme défaillant en matière de droits humains a des effets particulièrement pernicieux, car il dresse les groupes du pays ciblé les uns contre les autres. L'orientation sexuelle et l'identité de genre, par exemple, sont des questions qui font de plus en plus l'objet d'un consensus libéral dans la plupart des pays du Nord, et certains pays du Sud font régulièrement l'objet de censure et de coercition lorsqu'ils ne tiennent pas leurs promesses à l'égard des populations LGBT. Cependant, les réductions de financement qui s'ensuivent finissent presque toujours par nuire non seulement à d'autres groupes vulnérables, tels que les femmes à la recherche de services de santé sexuelle et reproductive, mais aussi aux membres socialement et économiquement marginalisés des groupes mêmes qui sont ostensiblement défendus ; en outre, et c'est prévisible, la logique identitaire de ce type de coercition ciblée sape également les efforts nationaux de solidarité et d'activisme entre les mouvements. Les sanctions renforcent également les inégalités existantes dans les pays ciblés en rendant les pauvres plus pauvres et les quelques élites plus riches, comme en Iran.
Le remplacement de l'aspiration postcoloniale à la mobilisation sociale et au bien-être collectif dans la plupart des pays du Sud par un discours et des mécanismes de droits humainsindividuels a contribué à masquer les dommages causés par la guerre économique, car les droits sociaux et économiques ne sont toujours pas reconnus ou applicables en tant que droits, comme le montre la situation critique du Venezuela qui tente de poursuivre les États-Unis devant la CPI.
Le manque d'investissement dans les biens et services publics dans les pays en proie aux politiques néolibérales, ainsi que l'immixtion croissante et la répression conséquente des protestations et des soulèvements, ont un impact direct sur tous les droits et toutes les libertés, y compris les droits sexuels. Les femmes et les jeunes filles sont confrontées aux pires effets de la pauvreté, les violences directes et indirectes fondées sur le genre augmentent, le chômage et la privation de droits alimentent les attitudes sociales régressives et les dépenses de santé disparaissent. Même lorsque les droits sexuels et de genre ne sont pas considérés comme un substitut commode à une intervention étrangère indésirable et néocoloniale, les états peuvent être contraints de les sacrifier en raison de leurs ressources limitées. Comme on pouvait s'y attendre, les droits en matière de genre et de sexualité sont alors utilisés par les pays riches pour réprimander et punir les pays trop pauvres pour financer ces droits.